LES DÉBATS S’INTENSIFIENT À LA FED !
Dans un contexte toujours aussi centré sur l’inflation et son impact sur la politique monétaire américaine, la publication des minutes de la dernière réunion de politique monétaire était pour le moins attendue par les investisseurs.
Celles-ci ont indiqué qu’il existait bien un consensus étendu en faveur d’une augmentation des taux en juillet… alors que seuls deux membres étaient en faveur de maintenir la pause instaurée en juin. Le sentiment général reste empreint d’incertitude.
Une partie du comité des banquiers centraux considère ainsi que les risques liés à l’inflation demeurent relativement élevés. Les « faucons », membres favorables à une politique monétaire restrictive, jugent le ralentissement actuel de l’inflation insuffisant… et exigent donc des preuves plus concrètes attestant du reflux de l’inflation vers l’objectif de 2%. Dans leur esprit, seule l’atteinte de cet objectif permettrait de considérer une inflexion de la politique monétaire.
De l’autre côté du spectre, les « colombes », qui plaident pour une politique monétaire accommodante, ont également quelques arguments à faire valoir !
Ce « camp » observe une atténuation des tensions sur le marché du travail ainsi que de cette si redoutée dynamique inflationniste. « Last but not least », ils soulignent que les conséquences des mesures de resserrement monétaire antérieures ne se sont pas encore totalement manifestées… et l’activité économique devrait ralentir au cours des prochains trimestres, même sans nouvelle hausse des taux directeurs. Est-ce pertinent dans ce contexte de poursuivre le durcissement des conditions de financement ?
QUEL SCÉNARIO ?
La Réserve fédérale restera « data dependent », en accord avec la dynamique actuelle de l’inflation. Les principaux indices n’ont pas fini de s’ajuster à chaque chiffre d’inflation qui s’écarterait dans un sens ou dans l’autre des anticipations du consensus ! Il reste, comme nous l’évoquions la semaine passée, probable qu’une nouvelle pause dans le cycle de normalisation monétaire, soit observée en septembre.
Pour que cette pause soit permanente comme l’espèrent certains opérateurs, il faudra que la croissance économique ralentisse de manière plus marquée… et que l’inflation diminue. Les deux sujets étant intimement liés…
Rappelons que les données récentes suggèrent plutôt une accélération de l’activité économique aux États-Unis. Les ventes au détail ainsi que la production industrielle sont ressorties robustes en juillet.
Selon l’indicateur « GDP Now » de la Fed d’Atlanta, qui estime la croissance du trimestre en cours en se basant sur les données déjà disponibles, le produit intérieur brut (PIB) américain pourrait ainsi augmenter à un rythme annualisé de 5,8% au troisième trimestre… soit deux fois plus que le trimestre précédent qui avait déjà surpris positivement !
Pas vraiment le scénario idéal pour la Fed qui cherche à ralentir l’activité économique… Afin que la Banque centrale mette fin à son cycle de hausse des taux directeurs, il est en effet impératif que ce ralentissement se matérialise.
Ainsi, des données économiques défavorables seront bien les « bonnes nouvelles » espérées par les investisseurs ces prochaines semaines… tant elles sont nécessaires pour que les taux d’intérêt souverains amorcent une tendance baissière soutenue. A suivre…
Source : WiseAM, société de gestion du groupe Crystal
Crédits images : Adobe Stock
Achevé de rédiger par Guillaume Brusson le 17/08/2023
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