« L'heure c'est l'heure : avant l'heure c'est pas l'heure » (Jules Jouy)
Après un début d’année sans faute et une série de 5 mois consécutifs de hausse sur le CAC 40, l’indice parisien a marqué le pas en avril et affiche un repli de 2,7 %. Il en va de même pour le Stoxx Europe 600 (-1,5 %), ainsi que l’indice américain S&P 500 qui recule de 4,2 % sur le mois.
En cause, la résurgence de l’inflation aux États-Unis qui vient bousculer les probabilités de baisse prochaine des taux directeurs de la Fed. En effet, les investisseurs attendent depuis plusieurs mois maintenant une annonce concrète de la banque centrale américaine, et cette dernière fait preuve de la plus grande prudence quant à ses anticipations sur l’orientation de ses taux de refinancement. Certains analystes commencent même à redouter une nouvelle hausse des taux, bien que ce scénario reste peu probable à ce jour.
Au-delà des décisions qui pourraient être annoncées à court terme, ce sont les anticipations formulées par les investisseurs d’ici à la fin de l’année 2024 qui doivent être ajustées à une ou deux baisses de taux de 0,25 % par la Réserve Fédérale… un scénario éloigné de ce qui était attendu début 2024 par les intervenants de marché. Cette incertitude a impacté le marché obligataire, et le 10 ans américain a rebondi en avril, passant de 4,2 % à 4,7 % sur le mois. Cette tendance a entrainé les taux européens à la hausse comme le montre le 10 ans français qui est ainsi repassé au-dessus du seuil des 3 %. On note toutefois que ce rebond des taux d’emprunt en Europe reste contenu, alors que la BCE s’apprête à opérer sa première baisse de taux directeur (attendue en juin).
Les dernières publications d’indicateur d’activité ont néanmoins rassuré : les créations d’emplois aux États-Unis ralentissent, le PMI Manufacturier s’inscrit en repli à 49 comme les demandes d’allocation chômage. La baisse des taux sera sans doute plus réduite en 2024 et devrait être plus nette en 2025.