Hausse de la volatilité : les raisons d’une rentrée sous haute surveillance
Le mois de septembre débute avec une hausse de la volatilité sur les marchés actions, rappelant le mouvement de correction initié en août. Le scénario « baisse des tensions inflationnistes/ralentissement économique » se met en place avec deux éléments nouveaux :
- D’une part, les publications de résultats bien orientées dans le secteur de la technologie ne suffisent plus à maintenir des multiples de valorisation jugés trop exigeants.
- D’autre part, des interrogations sur l’ampleur du ralentissement économique viennent nourrir un scénario de risque sur l’atterrissage en douceur de l’activité américaine.
Une inflation en cours de maîtrise
L’inflation est en passe d’être maîtrisée de part et d’autre de l’Atlantique (2,9% aux États-Unis et 2,2% en zone Euro). L’inflation core (hors énergie et alimentation) reste plus élevée (3,3% aux États-Unis et 2,8% en zone Euro) et au-dessus des objectifs des banques centrales, mais montre toutefois une décrue régulière. De ce point de vue, les dernières statistiques montrant une réduction des tensions sur le marché du travail aux États-Unis, permettent d’envisager une poursuite de la désinflation. La Réserve Fédérale peut donc envisager d’amorcer son processus de baisse des taux d’intervention dès le mois de septembre et la Banque Centrale Européenne de poursuivre le mouvement initié en juin.
Une activité présentant des signes de ralentissement
De manière concomitante, l’activité qui a été longtemps soutenue aux États-Unis montre des signes de ralentissement (PMI service, situation du consommateur). En zone Euro, la croissance atone bénéficie du soutien du consommateur (salaires, taux de chômage, déploiement des plans de relance européens).
Ce ralentissement, longtemps anticipé par les marchés, les inquiète lorsqu’il se matérialise. En effet, le scénario d’atterrissage en douceur anticipé n’est pas garanti. Les réactions en chaine (baisse de l’activité entraînant une hausse du chômage, puis une baisse des revenus, impliquant une baisse de la consommation, puis une baisse de l’activité…) peuvent avoir lieu. Certes, la situation du consommateur bénéficiant d’un taux de chômage historiquement faible (notamment aux États-Unis), d’une hausse des salaires réels, d’une épargne encore abondante et d’une situation financière saine constitue un soutien à l’activité.
De même, les baisses de taux et le déploiement des plans de relance mis en place post COVID devraient soutenir l’investissement. Les économistes entrevoient une croissance modeste de 1,7% aux États-Unis et 1,3% en Zone Euro pour 2025. Selon les analystes, les bénéfices par actions devraient progresser en 2025 et 2026 (respectivement de +12 % et +8 % pour les actions du MSCI World). La prudence est néanmoins naturelle.
Les mouvements de cours de cet été ont aussi montré un changement de perception sur les valeurs technologiques. Du point de vue fondamental, les majors de la technologie sont toujours bien orientés avec de solides croissances de chiffre d’affaires et de résultat. Mais la croissance des profits risque de ne plus être suffisante pour maintenir des multiples trop exigeants (30 fois 2025 pour le PER du NASDAQ). L’ajustement en cours pourrait perdurer même si cette thématique reste incontournable à moyen terme. Inversement, les valeurs plus traditionnelles, montrent des ratios beaucoup plus en détendus, à même d’encaisser le ralentissement en cours.